4 idées reçues que j’avais sur le vin (et que j’ai joyeusement démontées )

Oui, j’avais clairement une vision biaisée (et quelques bons gros préjugés) sur l’univers du vin avant de tomber… dans le verre ! Pour moi, le vin, c’était un monde codifié, inaccessible, réservé à une élite. Un univers où il fallait « s’y connaître » pour oser parler, où les étiquettes faisaient peur et où le jargon me semblait aussi embrumé qu’un lendemain de soirée. Bref, ça me faisait flipper.

Mais s’il y a bien une chose que je déteste, c’est juger sans connaître. Alors, j’y suis allée quand même, malgré mes idées reçues sur le vin.

1. Il faut être fils ou fille de vigneron
Alors lui, il m’a tenu au corps. Comme si, pour avoir sa place dans le monde du vin, il fallait forcément être « du milieu ». Être né entre deux rangs de vigne, avoir les mains tachées de jus de raisin dès l’enfance et un grand-père qui te lègue ses secrets de vinifications ancestrales.
Je n’étais pas du milieu, alors je n’étais pas légitime. Sauf qu’au gré de mes expériences, de mes rencontres, de mes cours à l’école, je me suis rendu compte que c’était complètement faux. J’ai appris que ce monde a besoin de nouveaux regards, de profils variés, de gens qui viennent de l’extérieur, avec une autre sensibilité, une autre façon de raconter et de voir le vin. Parce qu’en vrai, ce qui compte, ce n’est pas d’où tu viens, mais ce que tu fais. Ton envie de comprendre, ton respect du produit, du savoir-faire qui en découle.

2. Si tu t’y connais pas, t’as rien à faire là
Aïe, ce préjugé-là, il m’a bien freinée au début. Parce que disons-le : j’aimais boire du vin, mais tout ce qui gravitait autour : cépages, terroir, vinification, dégustation… je n’y connaissais pas grand-chose. Et j’avais cette sensation désagréable qu’il fallait déjà maîtriser toute la carte des cépages, connaître les grands crus sur le bout des doigts et sortir des « ça pinote bien » et des « sacrée longueur en bouche » pour savoir en parler.

Mais non, le vin, c’est une histoire de goût, de curiosité et d’émotion. Ça commence par « j’aime » ou « je n’aime pas », par un souvenir, une image, une sensation. Ce vin me fait penser à ça… et c’est déjà très bien. Mais c’est vrai que le jargon peut intimider. Quand on entend parler de structure tannique, attaque franche, finale persistante ou réduction, on peut vite se sentir dépassé. Je me souviens de mes premières dégustations, avec des professionnels ou des passionnés : je n’osais pas exprimer ce que je ressentais. J’avais justement peur de passer pour une débutante (et je l’étais !). Mais j’ai vite compris que la vraie connaissance, c’est d’accepter de ne pas connaître et de se nourrir de ce que d’autres te transmettent.

3. C’est trop compliqué pour moi
Ça rejoint le point d’en haut : avant de m’y plonger vraiment, j’avais cette idée reçue que le monde du vin était réservé à un cercle d’initiés, presque inaccessible et, soyons honnêtes, bien trop compliqué à comprendre. Je pensais qu’il fallait être un expert, maîtriser un jargon technique, pour apprécier un bon verre de vin.

Alors qu’en vérité, il y a vraiment des moyens très simples de commencer sans se prendre trop la tête. L’envie de découvrir, le goût de la découverte, de partager et de prendre du plaisir. Et ça commence par s’ouvrir à la variété. L’idée, c’est de ne pas se limiter à un seul type de vin, à une seule région, à un seul cépage. On peut se dire qu’on aime certains vins, mais aussi qu’on est curieux de goûter à d’autres styles. Tout comme il m’a fallu un temps pour accepter l’idée que le prix ne fait pas forcément le vin. J’ai goûté des merveilles à 9 €, chez des vignerons.

Bien sûr, il y a comprendre le vin, l’apprivoiser : à travers tous les moyens possibles : livres, podcasts, documentaires, films… Mais aussi (et surtout) être sur le terrain, rencontrer les vignerons, accéder aux caves, les coulisses où le vin se créé, faire les salons du vin (cf mon dernier article). Comprendre les notions générales de climat, terroir, cépages, régions… pour les interpréter ensuite dans la bouteille et le verre. Et puis, déguster encore et encore. Habituer son nez, son palais, déchiffrer les arômes, les sensations, les mémoriser. En vrai, je ne vais pas vous le cacher, c’est parfois très long. Et on ne sent pas tout de suite la fougère fraîche ou l’amande grillée. Je crois que commencer avec des mots simples, sans trop se prendre la tête, c’est déjà un bon début : « je sens les fruits rouges », « c’est plutôt acide en bouche », « la robe du vin est rouge, les reflets violines ».

4. C’est un monde d’hommes
Le petit dernier et pas des moindres ! Je ne pense pas me tromper en disant qu’il ne s’agit pas que de moi, mais aussi de croyances culturelles et sociétales. Et ce préjugé s’est immiscé lui aussi dans un coin de ma tête. C’est vrai, il y a du chemin à parcourir pour que les femmes y aient toute la place qu’elles méritent. De plus en plus de femmes font entendre leur voix, qu’elles soient vigneronnes, sommelières, communicantes, cavistes… Elles sont présentes, visibles, et surtout incroyablement talentueuses.

J’ai eu la chance d’en croiser qui ne se sont jamais laissées définir par des normes ou des stéréotypes. Des femmes passionnées, inspirantes, solides, qui ont su prouver que leur place dans ce monde n’est pas un « ajout », mais une nécessité. Et je suis intimement persuadée que l’univers du vin (et pas que !) a besoin de tout le monde. Ce n’est pas une rivalité, homme / femme, mais plutôt une alliance de savoir-faire, d’approche, de sensibilité et de respect mutuel pour le travail de chacun.

Mais ça, je pourrais en faire un article entier.

Publications similaires